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« Le mythe » de l’utilisation humaine des animaux

Traduction de l’article de l’association IVA “The Myth” of Humane Animal Use? par vegan.fr

Il est devenu très populaire de parler « du mythe » de l’utilisation humaine des animaux. En effet un certain nombre d’associations de protection animale qui ont surgi cette dernière décennie se sont appuyées sur cette idée dans leur marketing et levée de fonds.
Parler « du mythe » est partout.

Bien sûr, il est vrai que l’utilisation humaine des animaux est un mythe. Mais il n’y a pas qu’un seul mythe de l’utilisation des animaux – il y en a deux. Et l’incapacité d’être clair sur ce que chacun de ces mythes implique, ainsi que sur leur distinction, peut avoir de sérieuses conséquences.

Alors, quels sont ces deux mythes ?

Il y a tout d’abord un mythe empirique. C’est un mythe selon lequel nous allons toujours améliorer significativement la vie d’animaux exploités institutionnellement alors que ces animaux demeurent des propriétés. Les recherches de Gary Francione au cours de ces dernières décennies nous ont montré, maintes et maintes fois, que le statut de propriété des animaux nous empêche de véritablement réformer et améliorer la façon dont les animaux sont traités. L’utilisation « humaine » des animaux est un mythe, en un sens, car elle repose sur des idées fantastiques et fausses sur la façon dont nous pourrions réglementer l’exploitation d’animaux non humains vu comme des propriétés. Nous commencerons à traiter les animaux d’une meilleure façon qu’à partir du moment où il y a un mouvement populaire généralisé axé sur l’éducation pacifique de valeurs morales. Un mouvement populaire pourrait éroder le statut de propriété des animaux et ouvrir la voie à un changement significatif.

Mais il y a un deuxième mythe aussi, qui n’en est pas moins important. En bref, c’est un mythe qui dit qu’il puisse exister en premier lieu une utilisation et une mise à mort humaine des animaux.
Peu importe à quoi ressembleraient nos pâtures, nos fermes piscicoles, nos couvoirs et nos abattoirs.
Peu importe de quelle manière « gentille » les animaux pourraient être traités, de quelle manière nous rendrions « riche » leurs vies, ou comment leurs mises à mort pourraient être « sans douleur ». Si les animaux comptent moralement, il est ridicule de dire que notre manipulation systématique et leurs meurtres pourraient être humain.

_Ce second mythe a été une partie importante des premières recherches de Francione. Francione a inlassablement fait valoir que l’utilisation des animaux est immorale, indépendamment de la façon dont nous les traitons. Chacun de nous a une obligation d’être végan, précisément parce que notre utilisation des animaux ne peut être moralement justifiée, peu importe comment elle pourrait être réformée.

Ces deux mythes correspondent, tous les deux de manière aussi importante, au projet abolitionniste. Le second mythe – le mythe moral – correspond à notre objectif abolitionniste : car toutes les utilisations des animaux sont immorales, nous devons créer un monde végan. Le premier mythe – le mythe empirique – correspond à notre méthodologie abolitionniste : nous devons nous concentrer sur l’engendrement populaire de changements sociaux et moraux. Aucun des deux mythes ne raconte l’histoire complètement lorsqu’ils sont pris séparément.

Vous pourriez vous demander : lorsque les associations font référence « au » mythe de l’utilisation humaine des animaux, de quel mythe parlent-elles ? Malheureusement, il est rare quelles en aient ne serait-ce qu’un seul en tête. Il est parfois difficile de comprendre de quoi elles parlent.

Lorsque nous disons que l’utilisation humaine des animaux est un mythe, nous devons être parfaitement clair sur ce que nous entendons par là. Si nous ne sommes pas précis dans ce que nous disons, un lecteur bien intentionné pourrait prendre la revendication du « mythe humain » comme quelque chose très différent de ce que l’abolitionnisme a à l’esprit. Par exemple, un nouveau lecteur intéressé pourrait supposer que l’utilisation humaine des animaux est un mythe simplement parce qu’il n’existe légalement aucune réglementation de protection suffisamment rigoureuse. Et ce serait viser à côté – complètement.