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vegankit.com en Français !

vegankitAprès de nombreux mois de durs labeurs, vegan.fr est fière de vous annoncer la traduction de vegankit.com !
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, vegankit.com est LE site incontournable pour les végan-e-s et les futur-e-s végan-e-s. Conseils nutritionnels, recettes, bonnes adresses, informations, alternatives aux produits animaux, etc…toutes les réponses à vos questions se trouvent sur ce site.
Bien entendu, même si nous avons passé du temps sur la traduction, il peut subsister quelques fautes. Si vous en trouvez, n’hésitez pas à nous en faire part sur http://vegan.fr/contact/ afin de les corriger. Il reste aussi des vidéos et quelques rares parties à traduire ou à adapter aux pays francophones, nous y travaillons, mais nous préférons vous mettre à disposition cette version du site dès maintenant.
Pour accéder à la version française du site, il suffit simplement d’aller sur http://vegankit.com , vous serez automatiquement redirigé vers la version française en fonction de la langue de votre navigateur. Si ce n’est pas le cas, l’adresse directe est : http://vegankit.com/fr-fr/

« Beaucoup de personnes sont fâchées avec moi – et elles ont raison »

Traduction par vegan.fr de l’article « A Lot of People Are Angry with Me–and They are Right » écrit par Gary L. Francione et publié sur son blog.

Elles sont fâchées que je sois ce qu’elles appellent un « absolutiste » qui maintient que nous ne pouvons justifier *aucune* utilisation des animaux.

Elles ont raison.

À cet égard, je suis un absolutiste – de la même façon que je suis un « absolutiste » en ce qui concerne le viol, la pédophilie et les autres violations des droits fondamentaux de l’humain. En effet, cela ne pourrait être autrement. L’absolutisme est la seule réponse moralement acceptable à la violation des droits fondamentaux, que ce soit ceux des humains ou des non­humains.

Elles sont fâchées que je rejette leur prétendue « preuve empirique » selon laquelle l’encouragement des réformes de bien-être et le refus du véganisme contribuent à aider « efficacement » les animaux et se révèlent plus « efficaces » que de soutenir le véganisme en tant qu’impératif moral.

Elles ont raison.

Il n’existe aucune preuve et leurs prétendues « études » ne sont rien de plus que ce que le Dr. Casey Taft, professeur à l’Université de Boston et expert en conception et méthodologie de recherche, appelle la « pseudoscience », que ces groupes utilisent pour servir leurs propres intérêts.

Elles sont fâchées que je considère toutes les grandes associations comme n’étant rien d’autre que des entreprises qui vendent les intérêts des animaux afin d’amasser plus de dons.

Elles ont raison.

Je suis consterné que ces associations encouragent l’exploitation « heureuse » des animaux et la réduction de la consommation de produits d’origine animale, établissent des partenariats avec des exploiteurs institutionnalisés, décernent des prix aux concepteurs d’abattoirs, et soutiennent de façon générale l’idée qu’il existe une façon « compassionnelle » d’exploiter les animaux nonhumains. Je condamne l’idée de continuer de faire du mal aux animaux dans une soi-disant « moindre » mesure, tout en récoltant des sommes colossales supposées les aider.

Elles sont fâchées que je rejette l’idée que nous ne devrions pas promouvoir le véganisme en tant qu’impératif moral, car l’important est d’avancer par « étapes » et par « petits pas », ce qui est suffisant.

Elles ont raison

Imaginez quelqu’un déclarer : « Cela m’a pris du temps d’arrêter d’être raciste. C’est pourquoi je pense que le mouvement en faveur des droits civiques devrait promouvoir l’idée qu’il est préférable que chacun apprenne l’égalité à son propre rythme. Si quelqu’un estime que la discrimination des personnes de couleur n’est pas un problème, nous ne pouvons pas émettre de jugements. Dire que l’égalité est un principe moral de base sans équivoque revient à opter pour une approche « c’est ça ou rien ». Nous avons besoin de petits pas. Démarrons avec un Lundi sans blagues racistes. »

Adopter une position différente quand les animaux nonhumains sont concernés relève tout simplement du spécisme.

Elles sont fâchées que je croie que chacun peut comprendre pourquoi le véganisme doit constituer une base morale.

Elles ont raison.

Je rejette l’idée que les « mamans célibataires » ne peuvent pas comprendre les principes moraux (comme l’a laissé entendre le groupe Viva! lors d’un récent débat à l’occasion du VegFest de Londres), que « nous avons besoin de tenir compte des limites des « gens ordinaires » parce qu’ils ne possèdent pas les « capacités morales et intellectuelles » requises » (comme l’a évoqué Ronnie Lee, fondateur de l’ALF), ou encore que les gens ne peuvent pas comprendre le message végan parce qu’il est trop « extrême » (comme l’affirment presque toutes les « associations animalistes »).

Je suis fermement convaincu qu’un grand nombre de personnes – si ce n’est la majorité – ont déjà intégré les idées morales qui peuvent les conduire au véganisme. Ce sont les grands groupes qui assurent aux gens qu’il est possible de consommer les animaux « avec compassion » qui sont problématiques, et non l’intelligence soi-disant limitée des « gens ordinaires ». Ces derniers ne sont pas le problème ; les « animalistes » sont le problème.

Elles sont fâchées que je rejette leurs campagnes ciblées faisant la promotion d’une exploitation animale nécessaire.

Elles ont raison.

Ces campagnes mettent nécessairement en avant l’idée qu’il est moralement acceptable de consommer les produits d’origine animale qui ne sont pas ciblés, perpétuant ainsi l’exploitation et l’idéologie spéciste.

Par exemple, une campagne contre le foie gras encourage forcément le public à croire que le foie gras est pire que les autres produits d’origine animale, ce qui sous-entend qu’il est moralement acceptable de consommer ces autres produits. Si cette idée n’était pas le message de la campagne, elle ne recevrait pas autant de soutiens ou de dons de la part de personnes opposées au foie gras, qui pensent que manger d’autres produits d’origine animale n’est pas problématique.

Elles sont fâchées que j’affirme que nous n’avons pas besoin de ces grandes associations animalistes et que nous devons plutôt construire un mouvement populaire sans bouton « Faire un don ».

Elles ont raison.

Le passage de l’idée de propriété animale à celle de personnalité animale ne se produira jamais tant que n’aura pas émergé un mouvement non tributaire des dons et dont les membres (par conséquent non sujets aux incitations perverses qui en découlent) véhiculeront autour d’eux (voisins, proches) la notion de véganisme comme un impératif moral.

Le regretté Nelson Mandela était persuadé que « l’éducation est l’arme la plus puissante que nous puissions utiliser pour changer le monde ».

L’éducation populaire n’a pas besoin d’associations aux poches pleines, de PDG, de directeurs, ni de boutons « Faire un don ». Elle a besoin d’individus engagés.

Comme Margaret Mead l’a jadis observé : « Ne doutez jamais qu’un petit groupe d’individus réfléchis et déterminés peut changer le monde. C’est même la seule force qui y soit jamais parvenue ».

Elles sont fâchées que je mette en parallèle droits des animaux et droits des humains.

Elles ont raison.

Je le fais depuis le début de mon travail au sein du mouvement animaliste, dans les années 1980. Nous différencions humains et non-humains et cela nous permet de violer les droits fondamentaux de tous. Il nous faut rejeter complètement la différenciation. J’admets que cette idée n’est pas favorable à ceux qui collectent des fonds, car ils souhaitent recevoir des dons de personnes racistes, sexistes, homophobes, antisémites, islamophobes, etc. Néanmoins, il s’agit d’un argument pathétique pour rejeter le lien évident entre droits humains et nonhumains.

Elles sont fâchées qu’un mouvement abolitionniste populaire émerge dans le monde entier.

Elles ont raison.

Le mouvement abolitionniste prend de l’ampleur. Et c’est précisément pourquoi elles passent autant de temps à essayer d’étouffer les idées exprimées ici et sur mon site Web. C’est également la raison pour laquelle elles réinterprètent « l’abolition » comme une notion qui favorise des réformes de bien-être, permet des campagnes ciblées ou en faveur de la réduction de la consommation de produits d’origine animale, et toutes ces autres approches qu’elles vendent, qui contribuent à dénaturer ma position, à m’attaquer personnellement et à me diffamer.

Le mouvement abolitionniste promu ici n’a aucun bureau, aucun statut de bienfaisance, aucun employé, rien du tout si ce n’est une idée. Les personnes sont libres d’accepter ou de rejeter cette idée. Les personnes sont libres de considérer comme valables ou non les arguments que j’apporte pour soutenir cette idée. Et beaucoup de personnes considèrent ces arguments comme valables et solides et adoptent une position abolitionniste.

Cela menace le business des réformes de bien-être animal et de l’exploitation « heureuse ».

Cela rend envieuses les personnes mesquines et malveillantes.

En somme, je comprends sincèrement pourquoi elles sont fâchées.

Et je considère leur réaction comme une façon de mesurer le succès de la position abolitionniste.

**********

Si vous n’êtes pas végan, devenez-le s’il vous plaît. Le véganisme est une question de non-violence. C’est d’abord une question de non-violence envers les autres êtres sentients, mais c’est aussi une question de non-violence envers la terre et envers vous-même.

Le monde est végan ! Si vous le voulez.

Gary L. Francione
Professeur distingué, membre du conseil d’administration des professeurs, Université de Rutgers

© 2015 Gary L. Francione

« JE SUIS ABOLITIONNISTE ! »

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On rencontre de plus en plus de végan-e-s qui se disent abolitionnistes. Il suffit par exemple d’aller sur Facebook pour voir fleurir des dizaines de groupes de “veggies” qui se revendiquent abolitionnistes.
Le problème c’est que parmi toutes ces personnes, très peu le sont vraiment.
Pourquoi ?
La réponse est simple : elles n’ont pas la bonne définition de ce qu’est un-e abolitionniste.
Et le problème de fond, que nous trouvons très inquiétant chez vegan.fr, pourrait être présenté ainsi :
“Pour ces végan-e-s, être abolitionniste se résume à être pour l’abolition de l’exploitation animale”.

En effet, beaucoup de personnes pensent que le simple fait d’être végan-e et de vouloir la fin de l’exploitation animale suffit à se revendiquer abolitionniste.
Sauf que c’est faux.

Pour bien comprendre il faut remettre les choses dans l’ordre, revenir un peu en arrière et retracer l’arrivée de cet adjectif dans le mouvement animaliste.

Un peu d’histoire et de définitions

L’adjectif “abolitionniste” dans le contexte animaliste a été inventé à la fin des années 90 par Gary L. Francione. Qui doit maintenant être assez connu des végan-e-s.
Même si la date précise n’est pas facile à identifier, on voit les prémisses de cet adjectif vers 1996, soit il y a plus de 20 ans ! , lors de la sortie de l’un de ses livres les plus importants : Rain Without Thunder.
C’est à travers ce livre que le mouvement animaliste a été pour la première fois analysé en profondeur. On constate d’ailleurs qu’il n’a (malheureusement) pas beaucoup évolué depuis.
On y retrouve/découvre :
Les welfaristes : qui veulent changer les traitements infligés aux animaux non-humains.
Les néo-welfaristes : qui, bien que voulant mettre fin à l’exploitation animale, considèrent les réformes de bien-être ou les campagnes ciblées sur une forme d’exploitation comme des moyens d’arriver à leurs fins. C’est derrière ce terme que l’on retrouve la très grande majorité des associations animalistes françaises.
Et les abolitionnistes : qui veulent mettre fin au statut de propriété des animaux non-humains et à l’utilisation des animaux non-humains par l’homme.
En ce temps-là, Francione parlait de “rightists” plutôt que d’”abolitionists”, mais ce n’est que quelques années plus tard, en se rendant compte que les droits des animaux ne voulaient plus rien dire qu’il a préféré nommer son approche, l’approche abolitionniste pour bien se démarquer des néo-welfaristes qui utilisaient “droits des animaux” en toute occasion. Les partisans de cette approche étant bien entendu appelés…les abolitionnistes.

Donc un-e abolitionniste est une personne qui adhère à l’approche abolitionniste. Mais quelle est donc cette approche, quels en sont les prérequis ? Qu’est-ce qu’implique le fait de se dire abolitionniste ?

L’approche abolitionniste

Francione définit son approche selon 6 principes :
Principe 1 : Les abolitionnistes soutiennent que tous les êtres sensibles, humains ou nonhumains, ont un droit : le droit fondamental de ne pas être traités par d’autres comme leur propriété.
Principe 2 : La reconnaissance de ce seul droit fondamental signifie que nous devons abolir, et non pas seulement réglementer, l’exploitation animale institutionnalisée. Les abolitionnistes ne soutiennent pas les campagnes réformistes ni les campagnes ciblées sur une forme d’exploitation animale.
Principe 3 : Le véganisme est un impératif moral fondamental. L’éducation créative et non-violente au véganisme doit constituer la base même du mouvement pour les Droits des Animaux.
Principe 4 : L’Approche Abolitionniste lie le statut moral des animaux uniquement à la sentience et à aucune autre caractéristique cognitive ; tous les êtres sentients ont un droit égal à ne pas être utilisés comme ressources.
Principe 5 : Tout comme nous rejetons le racisme, le sexisme, la discrimination en fonction de l’âge et l’homophobie, nous rejetons le spécisme. L’espèce à laquelle appartient un être sensible n’est pas une raison permettant de lui refuser la protection offerte par ses droits fondamentaux, pas plus que la race, le sexe, l’âge ou l’orientation sexuelle ne sont des raisons d’exclure d’autres humains de la communauté morale.
Principe 6 : Nous considérons le principe de la non-violence comme un principe fondamental du mouvement pour les droits des animaux.

Nous avons insisté sur la dernière phrase du Principe 2, car elle nous paraît être ce qu’il y a de plus important ici. Elle révèle aussi toute cette confusion que l’on peut voir avec l’adjectif abolitionniste.
C’est écrit très clairement : une personne ne peut pas se dire abolitionniste et en même temps soutenir ou participer à des campagnes welfaristes, mais elle ne peut non plus se dire abolitionniste et en même temps soutenir ou participer à des campagnes ciblées sur une forme d’exploitation en particulier. Et ce, même si cette campagne demande l’abolition d’une forme d’exploitation (corrida, fourrure, expérimentation animale, viande, etc.)
Il est très important de faire la différence entre une personne qui se dit abolitionniste de la corrida par exemple, et une personne qui se dit abolitionniste. La première se définira ainsi uniquement dans le contexte “corrida”, la seconde dans le contexte animaliste dans sa globalité. Nous trouvons donc plus logique que l’adjectif abolitionniste fasse par défaut référence à ce dernier cas.

Il est aussi important de bien définir tous ces termes, ceci afin d’éviter d’en arriver à des discours publics erronés comme on a pu le voir récemment :

caron_jesuisabo

Sur la même page twitter :
caron_admiratif_l214Ou directement sur le site de L214 :
caron_l214

Il est, nous l’espérons, clair pour tout le monde que L214 est une association néo-welfariste.
Donc peut-être que Aymeric Caron n’est pas welfariste, mais en soutenant L214, il n’est pas non plus abolitionniste.
Ce même Aymeric Caron qui dans une interview à la télévision pour son nouveau livre nous fait comprendre qu’il n’y a pas de problème à consommer des sous-produits animaux tant que ces derniers sont bien traités et ne sont pas tués. Tout en profitant pour insister sur les traitements infligés aux poules pondeuses et aux vaches laitières.
Rien à voir donc avec un discours abolitionniste qui se focaliserait sur l’utilisation des animaux non-humains plutôt que sur leur traitement.
“L’antispécisme déroute parfois les journalistes”, mais l’abolitionnisme peut lui aussi dérouter les végans.

En résumé :

  • Être abolitionniste ce n’est pas juste être pour l’abolition de l’exploitation animale, c’est se revendiquer de l’approche abolitionniste, qui a été créée pour se démarquer des stratégies welfaristes et néo-welfaristes.
  • Soutenir ou participer à des actions welfaristes ou à des campagnes ciblées sur une forme d’exploitation en particulier est incompatible avec l’approche abolitionniste.

Quelques liens :

Marc Vincent pour vegan.fr

Le véganisme sans les Droits des Animaux (traduction)

Traduction par vegan.fr de l’article Veganism Without Animal Rights par Gary L. Francione et Anna Charlton.

En moins de cinq minutes, nous allons vous démontrer pourquoi vous êtes engagé-e dans le véganisme

Cet article a été co-écrit avec Anna Charlton.

Nous allons défendre ce qui peut apparaître comme une position controversée : que le refus moral de la viande, des produits laitiers, des œufs et de tout autre produit d’origine animale en tant qu’alimentation est en fait inhérent à la morale commune concernant les animaux. C’est-à-dire que si vous désapprouvez l’idée que les animaux sont des choses n’ayant aucune valeur morale, vous avez l’obligation morale d’adopter une alimentation végétale. Et vous n’avez même pas besoin de comprendre la théorie des droits des animaux pour cela.

Commençons par l’hypothèse suivante : vous rencontrez Fred, qui prend du plaisir à infliger douleur et souffrance aux animaux. Fred détient un grand nombre d’entre eux dans son sous-sol. Il y descend régulièrement pour leur causer de la souffrance physique, de la peur et de l’anxiété avant de les tuer. Mis à part cela, Fred est une personne charmante ; son penchant pour l’assassinat d’animaux n’affecte en aucune façon ses relations avec les autres humains. Lorsqu’on lui demande pourquoi il agit ainsi, Fred explique qu’il en tire du plaisir et de l’amusement.

Quelqu’un pourrait-il ne pas considérer ce que fait Fred comme moralement répréhensible et, même, comme moralement odieux ? Bien sûr que non. Une telle réaction suppose-t-elle que l’objecteur accepte l’égalité entre les humains et les non-humains ? Non. Même si nous pensons que les animaux ont une moins grande valeur morale que les humains, nous nous opposerions quand même au fétichisme de Fred, aussi longtemps que nous croirons que les animaux ont une certaine valeur morale.

Nous tuons presque 60 milliards d’animaux dans le monde chaque année

La majorité des gens pensent que les animaux ont une certaine valeur morale mais qu’il n’est pas répréhensible en soi de les utiliser et de les tuer pour notre usage tant que nous ne leur infligeons pas de souffrances non nécessaires. Et ce qu’on entend par nécessité exclut naturellement la souffrance infligée pour des raisons de plaisir, d’amusement ou de commodité. Si le fait d’infliger de la souffrance pour le plaisir, l’amusement ou la commodité peut être considéré comme nécessaire, alors il n’y a rien qui puisse être considéré comme non nécessaire. Si le plaisir, l’amusement ou la commodité peuvent être considérés comme « nécessaires », la sagesse conventionnelle concernant les animaux prescrit de son côté que nous pouvons les utiliser tant que nous ne leur imposons pas de souffrances non nécessaires ou gratuites. Donc, dans le cas de Fred, la sagesse conventionnelle dirait que Fred ne doit pas infliger plus de souffrance que nécessaire pour obtenir le plaisir et l’amusement qu’il recherche. Mais personne ne considérerait cela comme ressortissant de manière plausible à la « nécessité ».

C’est précisément pourquoi la majorité des gens s’opposent aux « sports » sanglants comme la chasse au renard et la tauromachie : ceux-ci impliquent d’infliger souffrance et mort à des animaux à des fins de plaisir et de divertissement.

Ainsi la question devient : comment pouvons-nous justifier le fait de tuer presque 60 milliards d’animaux chaque année dans le monde (sans compter les poissons) ? Même dans le meilleur des cas – la plus « humaine » des circonstances –, le degré de souffrance que nous imposons aux animaux au cours de leur exploitation dans le cadre du circuit alimentaire est atterrant. Si nous croyons qu’il est injuste d’infliger des souffrances non nécessaires, comment pouvons-nous justifier ce niveau de souffrance ? En effet, même si nous rendons l’agriculture animale beaucoup plus « humaine » qu’elle ne l’est actuellement, il y aura toujours de la souffrance, de la peur, de l’angoisse, puis la mort. Et il n’y a pas de distinction moralement pertinente entre la viande et les autres produits d’origine animale, tels que les produits laitiers et les œufs. Tous nécessitent souffrance, anxiété et mort.

L’agriculture animale constitue un désastre écologique

Étant donné que nous avons critiqué Fred, qu’avons-nous à dire pour notre défense si Fred rappelle à ses détracteurs qu’ils sont des hypocrites puisqu’ils consomment des produits d’origine animale ? Jusqu’à récemment, la majorité des gens croyaient qu’il était nécessaire de consommer des aliments d’origine animale et que sans ces aliments, les humains dépériraient et mouraient. Beaucoup d’entre eux croient encore cela aujourd’hui.

Cette croyance n’est pas justifiable. Nous savons depuis des siècles que les humains peuvent vivre sans consommer aucune protéine animale. Dans la mesure où quelqu’un affirme cette croyance aujourd’hui, cela témoigne du pouvoir combiné de la publicité et des médias qui renforcent notre désir de manger ce à quoi nous sommes habitués et ce qui nous semble bon à la lumière de nos expériences passées.

L’idée que nous avons besoin d’aliments d’origine animale pour notre nutrition est clairement et incontestablement fausse. Il est maintenant reconnu par à peu près toutes les organisations professionnelles respectées, y compris la American Heart Association et la Mayo Clinic, aussi bien que par des agences gouvernementales tout autour du monde, qu’une alimentation constituée seulement d’aliments végétaux peut non seulement être parfaitement saine, mais est presque certainement plus saine qu’une alimentation riche en viande, produits laitiers et œufs. Mais qu’une alimentation végétale soit plus saine ou non, il est certain qu’elle n’est pas moins saine et que les aliments d’origine animale ne peuvent être considérés comme nécessaires pour la santé humaine.

Que l’agriculture animale constitue un désastre écologique fait aussi largement consensus.

Alors, quelle est en définitive notre meilleure justification pour infliger souffrance et mort à des milliards d’animaux ?
La voici : les aliments d’origine animale ont bon goût. Nous apprécions le goût de la chair animale et des produits d’origine animale. Nous trouvons que manger des aliments d’origine animale est pratique. C’est une habitude.

En quoi notre consommation de produits d’origine animale diffère-t-elle donc de la situation de Fred ? Elle n’en diffère pas. Le plaisir du palais n’est moralement pas différent d’aucune autre sorte de plaisir.

Vous êtes engagé(e) dans le véganisme

La réponse habituelle sur ce point est de prétendre qu’il y a une différence morale entre Fred et quelqu’un qui achète des produits d’origine animale dans un magasin. Il y a peut-être une différence psychologique mais il n’y a pas de différence morale – pas plus qu’il n’y a de différence entre une personne qui commet un assassinat et une autre qui paie pour qu’un assassinat soit commis. Et il n’y a pas de différence – psychologique ou morale – entre Fred et un chasseur.

Donc, si nous nous opposons aux actes de Fred, nous agissons de façon incohérente si nous n’arrêtons pas de manger des aliments d’origine animale et ne devenons pas végans au moins dans les cas où nous ne sommes pas en train de mourir de faim sur la proverbiale île déserte ou à bord d’un canot de sauvetage. Dans ces situations, différentes considérations sont à prendre en compte. En effet, il est arrivé que des humains mangent d’autres humains dans certaines conditions extrêmes et leur conduite fut jugée immorale (et illégale) mais excusable étant donné les circonstances.

Certains affirment que notre consommation d’aliments d’origine animale est traditionnelle et que beaucoup d’aliments d’origine animale ont une importance culturelle. Si quelque chose est moralement injuste, le fait qu’il ait une importance au niveau d’une tradition ou d’une culture ne peut pas l’excuser. Il n’y a pas de tradition plus tenace que le sexisme et la misogynie, auxquels on accorde une importance sociale considérable.

Qu’en est-il des plantes ? C’est la toute première question que chaque végan se voit poser lors d’un dîner. Les plantes sont vivantes ; elles ne sont pas sentientes. Elles n’ont pas d’expériences subjectives comme celles que les animaux que nous consommons comme nourriture ont. Elles réagissent à des stimulations ; elles n’y répondent pas. Elles n’ont pas d’intérêts ; il n’y a rien qu’elles veulent, désirent ou préfèrent. Et même si les plantes étaient sentientes, le véganisme serait toujours un impératif moral étant donné que plusieurs kilos de végétaux sont nécessaires pour produire un kilo de viande.

Remarquez s’il vous plaît que nous vous montrons que, à moins que vous estimiez que les animaux sont seulement des choses situées en dehors de la communauté morale, vous êtes engagé dans le véganisme. Et nous n’avons même pas mentionné les droits des animaux. Cela parce que nous n’avons pas besoin de ce concept, à moins que nous ne discutions de situations autorisant une plausible revendication de l’argument de la nécessité et que nous ayons besoin d’une analyse des droits pour comprendre et résoudre le conflit. Mais 99 % de notre utilisation des animaux, la plus massive numériquement concernant la nourriture, n’implique aucune sorte de nécessité ou de conflit réel entre intérêts humains et non humains. Si les animaux comptent réellement, alors, même sans accepter la théorie des droits, l’utilisation que nous faisons d’eux ne peut être moralement justifiée.

Portrait de Gary Francione sur France Culture

Gary Francione s’est fait connaître aux États-Unis et dans le monde anglo-saxon pour sa théorie des droits des animaux et surtout pour sa position radicalement abolitionniste en matière d’exploitation animale. Il est le premier universitaire à avoir enseigné cette discipline dans une faculté de droit américaine. Les trois thèmes qui suivent ordonnent ses positions : (1) le statut de propriété des animaux, (2) les différences entre droits des animaux et bien-être animal (animal welfare), et (3) une théorie des droits des animaux basée sur la seule sensibilité (sentience), plutôt que sur d’autres caractéristiques déterminées.

Après avoir consacré à Tom Regan, autre grand philosophe du Droit des animaux, dans un rendez-vous précédent de Continent Sciences, nous nous arrêtons sur cette grande figure, Gary Francione, alors que se discute dans les grandes instances européennes la question de savoir si l’animal est un « bien meuble », à l’instar d’une chaise, ou si son statut est tout autre.

Avec Laure Gall, juriste, traductrice de : Introduction aux droits des animaux (L’âge d’homme, 2015) et Florian Couturier, philosophe, auteur d’une thèse consacrée aux implications morales du darwinisme.

Le véganisme : seulement un moyen parmi d’autres pour réduire la souffrance ou un principe fondamental pour la justice et la non-violence ?

Traduction de l’article de Gary Francione « Le véganisme : seulement un moyen parmi d’autres pour réduire la souffrance ou un principe fondamental pour la justice et la non-violence ? » par vegan.fr

Chers collègues:

Il est primordial de comprendre qu’il existe des différences significatives parmi ceux qui se considèrent végans.

Il y a une différence entre ceux qui maintiennent que le véganisme est simplement un moyen pour réduire la souffrance et ceux qui maintiennent que c’est un engagement fondamental pour la justice, la non-violence et la reconnaissance de la personnalité morale des animaux non-humains.

La différence entre ces deux groupes n’est pas seulement un problème théorique abstrait – cela a de profondes conséquences pratiques.

La position dominante parmi les nouveaux réformateurs est que le véganisme est un moyen, parmi d’autres, pour réduire la souffrance. Veuillez bien comprendre que dans cette optique, le véganisme n’est en rien différent des élevages de poules hors-cage ou bien de la viande produite au sein d’abattoirs conçus par Temple Grandin, récompensée par la PETA. Ce sont, disent les néo-réformistes, seulement des méthodes pour réduire la souffrance. Si X choisit de réduire la souffrance en devenant végan, c’est bien; Si Y choisit de réduire la souffrance en mangeant des oeufs de poule élevées hors-cage, c’est bien. Si X décide de réduire la souffrance en mangeant végétarien le lundi et en mangeant de la viande bio le mardi, c’est bien aussi. Maintenir que X, pour des raisons morales, devrait être végan le lundi, le mardi et tous les autres jours de la semaine est « absolutiste », « fondamentaliste » ou « fanatique ».

Des gens comme Peter Singer et des groupes comme « Vegan » Outreach ou la PETA maintiennent cette position. Par exemple, Singer maintient qu’être un « omnivore consciencieux » est une « position éthique défendable ». Il prétend qu’être un vegan en toute circonstance est « fanatique ». Singer se décrit lui même comme un « végan flexible » qui est non-végan quand ça l’arrange. Il mentionne manger des oeufs et du lait bio. Il parle du « luxe » de manger de la viande et autres produits provenant d’animaux qui ont été bien traités, selon lui, et tués « humainement ». La PETA affirme qu’adhérer au véganisme par principe est seulement une question de « pureté personnelle », de « zèle culturel narcissique » et d’ « obsession fanatique ». « Vegan » Outreach insiste clairement sur la souffrance et minimise l’exploitation des animaux en prétendant que le véganisme

n’est pas une fin en soi. Ce n’est pas un dogme ou une religion ni une liste d’ingrédients interdits ou de lois immuables – c’est seulement un outil pour s’opposer à la cruauté et réduire la souffrance.

Les néo-réformistes font l’hypothèse fondamentale que tuer les animaux, en soi, ne leur inflige aucun dommage intrinsèque. Les animaux se moquent que nous les exploitions et tuons. Ils se préoccupent seulement de la façon dont nous les traitons et tuons. Dans la mesure où ils ne souffrent pas trop, les animaux sont indifférents à notre exploitation. Ils n’ont pas d’intérêt à vivre une longue vie.

C’est ce courant de pensée qui est à l’origine du mouvement « Viande Heureuse », qui constitue le plus grave retour en arrière depuis plusieurs décennies dans la lutte pour la justice envers les non-humains. C’est ce courant de pensée qui incite la PETA et Singer à maintenir que nous aurions l’obligation de ne pas être végan dans les situations où cela pourrait déranger les autres.

Je rejette ce point de vue. Je crois que c’est spéciste de maintenir que les non-humains doivent avoir un esprit similaire à l’esprit humain pour avoir un intérêt à une existence continue. Tout être conscient a un intérêt à une existence continue dans la mesure où il préfère, veut et désire rester en vie.

Nous ne pouvons pas plus justifier l’utilisation de non-humains comme ressources pour les humains que nous pouvons justifier l’esclavage. L’exploitation animale et l’esclavage ont au moins un point commun important: les deux institutions traitent des êtres conscients exclusivement comme des ressources pour les autres. Cela ne peut être justifié à l’égard des humains, cela ne peut être justifié à l’égard des non-humains non plus – quelque soit la façon dont nous les traitons. 

L’approche abolitionniste voit le véganisme comme l’application du principe d’abolition à la vie de l’individu. C’est notre façon personnelle d’affirmer la personne morale de tous les êtres conscients et de rejeter le statut de simple bétail des non-humains. Le véganisme est une partie essentielle de notre engagement pour la non-violence.

Le véganisme n’est pas seulement un moyen de réduire la souffrance; c’est le strict minimum pour faire justice aux non-humains. Ce n’est pas la dernière étape dans notre quête pour rejeter la schizophrénie morale qui caractérise la relation entre humains et non-humains; C’est la première étape. Si les animaux ont une quelconque importance morale, alors on ne peut pas les manger, les exploiter, ou se vêtir de leur peau. Un végan n’est pas végan seulement le lundi ou quand ça l’arrange. Un végan est végan en permanence. Je ne choisirais pas plus de ne pas être végan pour faire plaisir à quelqu’un que je ne resterais silencieux par peur d’offenser si quelqu’un faisait une blague raciste ou harcelait une femme.   

Ce n’est pas plus fanatique ou absolutiste d’être végan en toute circonstance que de rejeter la pédophilie ou le viol en toute circonstance. En effet, caractériser un véganisme permanent comme étant « absolutiste » est en soi spéciste précisément parce que nous ne décririons jamais de cette manière notre rejet total de toutes les autres formes fondamentales d’exploitation humaine.

Si vous n’êtes pas végan, devenez-le. C’est vraiment facile. C’est meilleur pour notre santé et cela réduit la violence que nous nous infligeons. C’est meilleur pour la planète et réduit le mal que nous faisons a la maison de tous les êtres vivants et aux écosystèmes qui supportent toutes les formes de vie. Mais, et c’est le plus important, c’est la chose juste à faire. Nous disons tous que nous rejetons la violence. Alors prenons au sérieux ce que nous disons. Faisons un pas important pour réduire la violence dans le monde en commentant par ce que nous mettons dans nos bouches et nos corps.

Et souvenez-vous, ce n’est pas impossible: LE MONDE EST VEGAN! si vous le voulez. 

Gary L. Francione
©2010 Gary L. Francione

« Bêtes humaines ? Pour une révolution végane »

Voici la présentation de l’essai collectif « Bêtes humaines ? Pour une révolution végane ».

 Plus cohérents et radicaux que les végétariens et autres défenseurs du bien-être animal, les végans abolitionnistes prônent une véritable révolution visant à mettre fin à l’exploitation des animaux nonhumains et à considérer ceux-ci comme nos égaux en vertu de leur conscience et de leur sensibilité.
S’inspirant du courant immédiatiste en vigueur dans les États-Unis du XIXe siècle qui exigeait l’abolition immédiate de la traite des Noirs et la reconnaissance de leur égalité civile et politique, ils rejettent les principes du gradualisme (politique des « petits pas »). Hostiles aux discours bien-pensants et aux campagnes visant à améliorer le quotidien des personnes animales victimes de l’esclavage, les auteurs de cet ouvrage crient haut et fort leur refus de l’animal-objet et de son exploitation par les humains. Ils soulignent que le problème réside non pas dans la manière d’utiliser les animaux, mais dans le fait de les utiliser.
Élevage, production de viande, de lait, de fourrure, de laine, de cuir, de miel, de soie, etc., « spectacles » aquatiques, chasse, pêche, corridas, zoos, déportation, emprisonnement, vivisection, manipulation génétique, domestication, confiscation, destruction et pollution des territoires… : autant de crimes spécistes auxquels nous collaborons collectivement et devant lesquels nous fermons les yeux depuis toujours.
N’ayant pas besoin de produits d’origine animale pour vivre, nous réduisons en esclavage et massacrons les animaux par simple futilité. L’unique raison qui fait que nous exploitons et tuons plusieurs centaines de milliards d’animaux terrestres et marins chaque année est que nous en aimons le goût.
Ce manifeste bouleverse nos valeurs et pointe du doigt la bonne conscience
derrière laquelle se retranchent les adeptes du bio et d’une consommation soi-disant éthique de l’autre animal. Sans détours ni concessions, les auteurs affirment qu’il n’existe pas d’exploitation « humaine » d’autrui, pas plus qu’il n’existe de torture ou de meurtre « humain ».
Ils dénoncent l’anthropolâtrie millénaire et battent en brèche notre prétendue supériorité morale infirmée par la manière dont nous traitons les autres créatures qui partagent avec nous la Terre — créatures que nous avons asservies, réduites à l’état de moyens au service de nos propres fins. Pour réveiller les consciences, ils n’hésitent pas à qualifier notre comportement de génocidaire, citant la fameuse phrase d’Isaac B. Singer, lauréat du Nobel de littérature : « Quand il s’agit d’animaux, tous les hommes se comportent comme des nazis. »
Écrivains, philosophes, juristes et avocats s’accordent ici pour redonner une voix à ces victimes silencieuses qui, comme nous, ont droit à la vie et au respect.
Cet ouvrage constitue une tribune pour les hommes et les femmes œuvrant intellectuellement, pratiquement, pacifiquement pour la cause animale.
Œuvrer pour les animaux, cela signifie mettre fin à leur exploitation, et non la réglementer ; cela signifie procéder à leur émancipation, et non pas aménager leur esclavage. Cela signifie travailler à un monde plus juste qui engloberait dans la communauté des égaux l’ensemble des êtres doués de sentience, en vertu de cette sentience même. De tels objectifs ne peuvent être atteints qu’à travers l’adoption d’un mode de vie végan, application pratique de la théorie abolitionniste et principe moral fondamental. Il se veut encore un outil puissant pour amener d’autres personnes à réfléchir sur la libération animale et ses implications.
Enfin, il espère contribuer humblement à conjurer le cercle de violence que nous avons initié et dont nous sommes tragiquement prisonniers.

Bêtes humaines ? Pour une révolution végane (dir. Méryl Pinque) est paru aux éditions Autrement le 11 mars 2015 dans la collection « Universités populaires & Cie ».
Avec, par ordre alphabétique, les contributions de : Gary L. Francione, Valéry Giroux, Patrick Llored, Méryl Pinque et Gary Steiner.

Aidez le refuge végan de l’Oasis Végan’imaux

Parce que les bonnes initiatives sont à soutenir, nous relayons l’appel au parrainage de l’Oasis Vegan’imaux :

Chacun peut venir en aide aux animaux réfugiés à son échelle et selon ses possibilités. Adopter ou être famille d’accueil permet de sauver la vie d’un animal en difficulté en lui ouvrant son foyer et son cœur, et cela change tout pour lui. Mais il n’est pas toujours possible d’accueillir un animal chez soi en raison de sa situation personnelle : une autre façon d’aider les animaux réfugiés peut alors être de parrainer un protégé de l’Oasis Végan’imaux.

L’Oasis Végan’imaux accueille de nombreux animaux réfugiés en difficulté et des dons réguliers sont indispensables pour pouvoir subvenir à leurs besoins. L’alimentation, les frais vétérinaires et les différents aménagements ont un coût important et l’association a besoin d’aide. En effet, c’est bien souvent d’abord par manque de moyens financiers que nous ne pouvons pas accueillir un animal réfugié en détresse.

Une des meilleures façons d’aider l’association est de parrainer un protégé.

En devenant parrain/marraine, vous participez de façon concrète à l’action de l’Oasis Végan’imaux par le biais d’un virement mensuel de 14 € (4,76 € seulement après déduction fiscale) et vous recevez régulièrement des photos et des nouvelles du protégé parrainé ainsi que des autres protégés de l’association.

Parrainer un protégé

« Le mythe » de l’utilisation humaine des animaux

Traduction de l’article de l’association IVA “The Myth” of Humane Animal Use? par vegan.fr

Il est devenu très populaire de parler « du mythe » de l’utilisation humaine des animaux. En effet un certain nombre d’associations de protection animale qui ont surgi cette dernière décennie se sont appuyées sur cette idée dans leur marketing et levée de fonds.
Parler « du mythe » est partout.

Bien sûr, il est vrai que l’utilisation humaine des animaux est un mythe. Mais il n’y a pas qu’un seul mythe de l’utilisation des animaux – il y en a deux. Et l’incapacité d’être clair sur ce que chacun de ces mythes implique, ainsi que sur leur distinction, peut avoir de sérieuses conséquences.

Alors, quels sont ces deux mythes ?

Il y a tout d’abord un mythe empirique. C’est un mythe selon lequel nous allons toujours améliorer significativement la vie d’animaux exploités institutionnellement alors que ces animaux demeurent des propriétés. Les recherches de Gary Francione au cours de ces dernières décennies nous ont montré, maintes et maintes fois, que le statut de propriété des animaux nous empêche de véritablement réformer et améliorer la façon dont les animaux sont traités. L’utilisation « humaine » des animaux est un mythe, en un sens, car elle repose sur des idées fantastiques et fausses sur la façon dont nous pourrions réglementer l’exploitation d’animaux non humains vu comme des propriétés. Nous commencerons à traiter les animaux d’une meilleure façon qu’à partir du moment où il y a un mouvement populaire généralisé axé sur l’éducation pacifique de valeurs morales. Un mouvement populaire pourrait éroder le statut de propriété des animaux et ouvrir la voie à un changement significatif.

Mais il y a un deuxième mythe aussi, qui n’en est pas moins important. En bref, c’est un mythe qui dit qu’il puisse exister en premier lieu une utilisation et une mise à mort humaine des animaux.
Peu importe à quoi ressembleraient nos pâtures, nos fermes piscicoles, nos couvoirs et nos abattoirs.
Peu importe de quelle manière « gentille » les animaux pourraient être traités, de quelle manière nous rendrions « riche » leurs vies, ou comment leurs mises à mort pourraient être « sans douleur ». Si les animaux comptent moralement, il est ridicule de dire que notre manipulation systématique et leurs meurtres pourraient être humain.

_Ce second mythe a été une partie importante des premières recherches de Francione. Francione a inlassablement fait valoir que l’utilisation des animaux est immorale, indépendamment de la façon dont nous les traitons. Chacun de nous a une obligation d’être végan, précisément parce que notre utilisation des animaux ne peut être moralement justifiée, peu importe comment elle pourrait être réformée.

Ces deux mythes correspondent, tous les deux de manière aussi importante, au projet abolitionniste. Le second mythe – le mythe moral – correspond à notre objectif abolitionniste : car toutes les utilisations des animaux sont immorales, nous devons créer un monde végan. Le premier mythe – le mythe empirique – correspond à notre méthodologie abolitionniste : nous devons nous concentrer sur l’engendrement populaire de changements sociaux et moraux. Aucun des deux mythes ne raconte l’histoire complètement lorsqu’ils sont pris séparément.

Vous pourriez vous demander : lorsque les associations font référence « au » mythe de l’utilisation humaine des animaux, de quel mythe parlent-elles ? Malheureusement, il est rare quelles en aient ne serait-ce qu’un seul en tête. Il est parfois difficile de comprendre de quoi elles parlent.

Lorsque nous disons que l’utilisation humaine des animaux est un mythe, nous devons être parfaitement clair sur ce que nous entendons par là. Si nous ne sommes pas précis dans ce que nous disons, un lecteur bien intentionné pourrait prendre la revendication du « mythe humain » comme quelque chose très différent de ce que l’abolitionnisme a à l’esprit. Par exemple, un nouveau lecteur intéressé pourrait supposer que l’utilisation humaine des animaux est un mythe simplement parce qu’il n’existe légalement aucune réglementation de protection suffisamment rigoureuse. Et ce serait viser à côté – complètement.